A la distance où se trouve le tireur, et avec larme quil utilise, le titane résiste (mais tremble bien plus que le vibranium, évidemment). Une vidéo en slow motion et bien what the fuck comme on en trouve parfois sur le net (quand des...
Néanmoins, la scène de la rencontre puis du baiser n'est pas illustrée par le « Women Of Ireland »: Barry s'est affranchi du souvenir de Nora en rencontrant le « véritable » amour (du moins en apparence). Cette séquence est devenue célèbre non seulement par sa beauté formelle, mais aussi par sa musique: Le « Trio pour piano en si bémol, opus 100 » de Franz Schubert, pièce délicate, aux harmonies raffinées, et magnifiquement interprétée par Ralph Holmes (violon), Moray Welsh (violoncelle) et Anthony Goldstone (piano), transcende en effet la tendresse de ce baiser. La pièce est pourtant totalement anachronique puisqu'elle date de 1814. Kubrick a confié dans un entretien qu'il a donné à Michel Ciment en 1976 que rien dans la musique du XVIIIème siècle ne convenait: le Trio de Schubert fut donc choisi pour illustrer la scène, après le tournage. Le plus grand moment du film est bien entendu la rencontre avec Lady Lyndon. C'est à cet instant que la vie de Redmond va basculer. Ce basculement est illustré par un intermède (« intermission ») entre la partie I et la partie II.
L'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Nicolas Altstaedt, Jean Rondeau, Violaine Cochard, Ana Millet, Renaud Guieu et Catherine Cournot interprètent les musiques entendues dans le film Barry Lyndon. Concert donné le 17 mars 2019 à l'Auditorium de la Maison de la Radio.
À la somptuosité des costumes inspirés par les plus grands peintres anglais du XVIIIe siècle, à la délicatesse de l'éclairage, à la magnificence des décors et des sites, répond le choix méticuleux et subtil des musiques qui accompagnent cette histoire satirique commentée avec détachement et ironie par un narrateur omniprésent. Dans Barry Lyndon, la bande-son a été travaillée avec un soin particulier par Kubrick, qui a eu recours aux arrangements de Leonard Rosenman, compositeur talentueux de musiques de film à Hollywood. Les deux oeuvres musicales qui ont marqué les spectateurs et les cinéastes depuis la sortie du film et qui ont été sans cesse reprises figurent en bonne place. D'un côté, la Sarabande de la Suite n° 11 pour clavecin que Haendel a composée entre 1703 et 1720 et qui a été orchestrée par Leonard Rosenman pour Barry Lyndon; de l'autre, une musique romantique choisie par Kubrick pour sa qualité expressive (puisque, selon le réalisateur, aucune oeuvre du XVIIIe siècle ne lui avait convenu pour accompagner la seconde partie du film), le deuxième mouvement du Trio pour violon, violoncelle et piano opus 100 de Schubert, composé en novembre 1827.
Barry Lyndon est donc par bien des aspects un récit moral et tragique. La présence de la voix off, patine ultra littéraire par la précision « so british » de sa diction, accroît le tragique par les anticipations fréquentes qu'elle propose sur la destinée funeste du protagoniste. Mais elle contribue simultanément à une autre tonalité, celle de l'ironie. Sarcastique, tout en conservant son flegme, elle donne le ton d'un récit qui s'en trouve finalement saturé. Savamment disséminé, le grotesque ne cesse de venir dynamiter la grandeur: c'est le stupre sous l'amour, les jeux d'argent truqués ou la tension d'un duel accidenté par des coups qui partent tout seul, ou finissent dans la jambe. La fresque historique sera donc représentée par un homme qui aura tout eu, mais n'aura jamais rien été, sinon un nom griffonné sur un billet de rente, papier comptable dans l'océan de ceux que Lady Lyndon signe quotidiennement. Sur cette inertie pessimiste, cette distance fondamentale qui compose le matériau littéraire, Kubrick ajoute les magnificences picturales et l'hypnose obsessionnelle de la musique.
Cette vérité cachée sur les origines rustres de Barry constitue le deuxième thème majeur: celui du mensonge et de l' escroquerie. Si l'on se réfère à l'acte de bravoure originel du protagoniste, le duel initial en porte déjà la marque. Faussé, mis en scène pour le faire fuir, et qui plus est pour l'honneur d'une femme à la moralité amoureuse plus que douteuse. Toute la suite fonctionnera sur ce clivage: déserteur, enrôlé de force, faux émissaire, espion forcé devenu agent double, c'est par l'identité des autres que Barry forge celle qu'il veut atteindre. Le mensonge ne conduit pas seulement le spectateur à prendre ses distances avec ce héros à la morale douteuse: il colore toute sa quête, qui ne sera jamais satisfaite, et au sommet de laquelle Barry n'aura jamais rien qui lui appartienne véritablement. Son seul véritable amour, celui pour son fils, ne sera pas exempté du mensonge: pour lui, il réécrit l'histoire de ses hauts faits militaires, et c'est la promesse non tenue du fils quant au cheval qui lui sera fatale.
On écoute l'album de la bande-son comme si on était transporté à l'époque (XVIIème siècle). On s'y croirait. Même quelqu'un ayant du mal avec la musique classique ne pourra qu'apprécier les 50 et quelques minutes (en 19 titres, tous sur le vinyle d'époque) de Barry Lyndon Soundtrack. On passe de chants militaires ( British Grenadiers, Lilliburlero, Hohenfriedberger March) à de la musique de chambre, sans oublier les racines irlandaises du personnage principal ( Piper's Maggot Gig). Comme toujours, Stanley Kubrick a su proposer la meilleure bande-son pour son film. Son meilleur film, et celui qui possède, avec Orange Mécanique et Shining, la meilleure bande-son. Prestigieux. Grandiose. FACE A Sarabande Main Title Women Of Ireland Piper's Maggot Jig The Sea-Maiden Tin Whistles British Grenadiers Hohenfriedberger March Lilliburlero Women Of Ireland (harp) March From Idomeneo Sarabande-Duel FACE B German Dance N°1 In C-Major Film-Adaptation Of "Il Barbere Di Siviglia" Cello Concerto E-Minor Adagio From Concerto For Two Harpsichords And Orchestra In C-Minor Film-Adaptation Of Piano Trio In E-Flat Sarabande End-Title
La musique change lorsque Redmond fait son entrée dans le Monde: ses premiers pas dans ce milieu qu'il connaît guère est accompagnée par une marche extraite d'un opéra de Mozart: Idoménée (1781). Ce morceau possède en effet les caractéristiques nécessaires pour opérer cette transition: il s'agit d'une marche (rappel des marches militaires de la vie « sauvage » de Redmond) mais très finement orchestrée et harmonisée, caractéristique du style ciselé de Mozart (entrée dans le monde civilisé). Ryan O'Neal et Marisa Berenson dans BARRY LYNDON (1975) Stanley Kubrick a choisi également d'illustrer les scènes d'amour d'une façon très significative. Les scènes de la partie irlandaise sont ainsi illustrées par un morceaux du groupe The Chieftains, « Women Of Ireland », orchestré différemment à chaque fois et illustrant l'amour de Nora Brady et de Redmond Barry puis celui de Nora Brady et du capitaine Jack Quin. On retrouve cet air lorsque Redmond courtise la jeune fille allemande: comme si Redmond s'attendait à trouver chez les autres femmes tout ce qu'il avait aimé chez Nora.
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